La signification du travail au bureau après la COVID-19
En mars 2020, la pandémie de coronavirus (COVID-19) a entraîné un confinement mondial, durant lequel de nombreuses entreprises ont été contraintes à recourir au télétravail. Pour de nombreux individus, ce nouvel équilibre entre le travail et la vie personnelle a représenté un défi.
Le télétravail est devenu la nouvelle norme, mais cela soulève des questionnements sur la signification des termes « bureau » et « productivité ». Le travail d’une personne se limite-t-il à sa présence dans un espace physique ? Les organisations devraient-elles modifier leur culture de travail pour adopter le télétravail ? Que faut-il faire pour soutenir les interactions sociales entre collègues ?
Ces questions ont été abordées lors de l’événement Women in Tech Connect, dans le cadre de la Série de peering virtuels – Afrique, un ensemble d’événements en ligne qui met en exergue et analyse des problématiques essentielles, en abordant les récentes évolutions de l’écosystème Internet en Afrique. L’initiative Women in Tech Connect a été lancée en 2018 grâce à un partenariat entre Workonline Communications, l’un des principaux réseaux de transit par protocole Internet (IP) d’Afrique, le London Internet Exchange (LINX) et le forum africain de peering et de l’interconnection (AfPIF). Elle est devenue un espace très utile pour la création de réseau, l’interaction et la discussion, afin de promouvoir des changements positifs pour les femmes travaillant dans le secteur des TIC.
Travailler de chez soi ou vivre au travail ?
La première partie des discussions s’est concentrée sur le nouvel environnement de travail. Pour la plupart des personnes travaillant en Afrique, le fait de travailler chez soi a nécessité de parvenir à un équilibre fragile entre les responsabilités et le travail : il fallait réussir à être productif tout en assurant ses responsabilités domestiques. Les écoles étant fermées, les parents devaient parvenir à s’occuper à la fois de leur travail et de l’éducation de leurs enfants.
La gestion du temps est devenue un réel problème. Beaucoup de personnes qui, au bureau, pouvaient arrêter de travailler à 17 h ou 18 h, ont eu tendance à travailler plus longtemps. Avec le télétravail, il est devenu évident que certaines personnes pouvaient travailler pendant des durées excessives afin de démontrer qu’elles restaient productives.
Cette durée excessive du travail, ainsi que l’isolation, a donné lieu à des inquiétudes relatives aux interactions sociales. Certaines entreprises ont dû prendre des mesures pour permettre aux équipes de se rencontrer physiquement pour discuter, tandis que, pour d’autres, les réunions visaient à renforcer la santé mentale.
Les coupures de courant ou de la connexion à Internet ont fortement nuit à la productivité et aux performances de la majorité des personnes vivant dans la région. Dans de nombreux pays, le réseau électrique est instable, et certaines entreprises ont dû aider leurs employés à trouver des solutions alternatives pour leur alimentation électrique et à obtenir un accès stable et efficace à Internet à haut débit.
L’Afrique reviendra-t-elle au travail dans les bureaux physiques ?
Beaucoup pensent que le télétravail sera intégré aux attentes normales du travail en bureau : quelques jours au bureau, et quelques jours en télétravail, depuis un café, un parc, ou tout autre endroit avec une connexion stable à Internet. Cela donne un nouveau sens à l’expression « travailler n’importe où ».
Effets sur la gestion et la direction
Le second sujet abordé s’intéressait aux styles de direction et aux manières dont la pandémie a contraint de nombreux responsables à évoluer. Les responsables s’adonnant au micro-management n’ont eu d’autre choix que de faire confiance à leurs équipes, et l’intelligence émotionnelle est devenue une qualité cruciale dont les responsables ont désormais besoin pour coordonner efficacement leurs équipes. L’intelligence émotionnelle est une qualité qui permet aux responsables de mieux comprendre leurs équipes, en étudiant comment gérer leurs propres ressentis et ceux des autres lorsqu’ils délèguent des tâches et partagent des informations. Cela renforce la cohésion, la productivité et la motivation au sein de l’équipe.
La manière dont les produits et services sont développés et commercialisés devra également faire preuve d’empathie et de compassion, car de nombreuses personnes ont perdu leur emploi, leur activité et leurs sources de revenus, et espèrent trouver des entreprises qui comprennent la situation et leur apportent de la valeur ajoutée.
Au niveau mondial, les pays dirigés par des femmes ont mieux réagi à la crise de la COVID-19. L’empathie et la compassion sont un élément clé de leur style de direction. Parmi ces pays, on trouve notamment l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande et la Finlande.